"Le Monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page." Saint Augustin.

samedi 3 janvier 2015

Sampa, c'est sympa

Avec 7800 habitants au km2, pas le choix, Sao Paulo, Sampa pour les intimes, est une ville verticale. Vu que le ciel est bas ici, on parlera plutôt de grattes-nuages. Il y en 250 alors ça frappe d'entrée. La vue depuis la tour Banespa, l'Empire State Building local, impressionne encore plus qu'une phrase grammaticalement correcte de Franck Ribéry, à condition de supporter l'heure et demie d'attente pour seulement 5 minutes autorisées sur l'observatoire. Ça s'étend à perte de vue de tous les côtés. 161 mètres plus bas, 11 millions d'âmes s'agitent.
Bienvenue dans la plus grande ville de l'hémisphère sud.






Le contraste, c'est qu'au pied de cet urbanisme débridé à l'asiatique, il y a aussi des quartiers tranquilles sortis tout droit de Nogent/Marne. Sao Paulo est l'une des grandes villes les moins dangereuses du pays. Ça reste le Brésil. Les classes moyennes vivent dans des immeubles avec gardiens armés et sas d'entrée, les voitures ont des vitres teintées pour que les voleurs potentiels hésitent en ne sachant pas qui est à l'intérieur et les guichets du métro sont blindés.






Vu la taille du bled, pas la peine d'espérer en faire le tour en trois petits jours, surtout avec un réseau de bus difficile à déchiffrer et une météo tropicale. Une averse biblique peut te tomber sur la caboche à tout moment et rendre une promenade dans le parc Ibirapuera, l'équivalent du Bois de Vincennes (citer le bois de Boulogne relèverait de la maladresse) moins agréable qu'elle ne le devrait.




L'avenue Paulista, les Champs-Élysées du coin, fait partie des étapes obligées d'après les guides. Mouais. OK, c'est le théâtre de la plus grande Gay Pride du monde. D'accord, c'est le cœur économique du centre économique de l'Amérique latine mais ça ne se sent pas. Peut-être parce qu'on y trouve le pire McDo de la Terre. Globalement d'ailleurs, la déplorable qualité de service au Brésil n'a rien à nous envier (faut pas être pressé). Peut-être aussi parce que depuis 2006, la mairie interdit les panneaux publicitaires sur les immeubles dans le cadre d'une opération ville propre. Rien dans les rues, rien dans le métro, ça repose.


Pas loin, la rue Oscar Freire sert d'Avenue Montaigne. L'occasion de rappeler que Sao Paulo est l'une des villes les plus chères du monde avec soit-disant une flotte d'hélicoptères inégalée sur la planete. Autre exemple, Ayrton Senna, qui a un tunnel et une station de métro à son nom, vient d'ici comme l'essentiel des pilotes de F1, sport de bourges.


Dans l'agitation du Centro par contre, le pognon ne saute pas aux yeux. Le quartier est popu et le marché municipale reste ici comme ailleurs une valeur sûre pour voir des vrais gens en train de faire des vrais trucs. En portugais, mortadela veut bien dire mortadelle. Le classique du sandwich pauliste est donc dégueulasse. 





À la sortie de la vieille rue du 15 Novembre, la cathédrale vaut le coup d'œil autant pour l'édifice que pour les cocos qui se défoncent à la colle sur l'esplanade, bouteille d'eau en plastique à la bouche.



À une station, Liberdade est nettement plus zen. Rapport aux Japonais (rires bruyants dans l'assistance). Sao Paulo accueille la plus grosse communauté nipponne hors Japon. D'ailleurs, il y en a un paquet des communautés étrangères (italiennes, syriennes, libanaises) à Sampa.




En gros, Sao Paulo, c'est Paris par rapport à Marseille, New York par rapport à Los Angeles, Madrid par rapport à Barcelone. Moins de plages mais plus de musées. Quelque chose me dit que je ne suis pas le premier à oser la comparaison...

Aucun commentaire: