Les démocrates avaient prévenu. Barack Obama ne gagnerait pas le premier débat. Il n'a pas déçu. Le président s'est fait rétamer par son challenger Mitt Romney pour la première des trois rencontres entre les candidats à l'élection présidentielle américaine. Une rencontre diffusée sur toutes les grandes chaînes pendant une heure sans la moindre coupure publicitaire, ce qui relève de l'exceptionnel aux Etats-Unis.
Il ne s'agit pas vraiment d'un débat en fait. Le modérateur ne modère pas grand chose. Il donne un thème et un temps de parole. Ca s'arrête à peu près là. Partout sur la scène de l'auditorium de l'université de Denver de la courtoisie. Même pas une petite voix qui s'élève et une seule vanne signée Romney ("En tant que président, vous avez le droit à votre propre avion, à votre propre maison mais pas à vos propres faits!"). En ouverture, le Mormon a tout de même félicité son rival pour ses 20 ans de mariage ("je suis sûr que vous ne pouviez pas rêver plus romantique que ce soir").
Le thème du soir était l'économie, pas la tasse de thé d'Obama. Ca s'est vu et entendu. Hésitant, flou, mou, il n'a jamais répondu aux attaques faciles de Romney sur son bilan. Le gouverneur sans charisme était lui au top, dans son élément, bien plus mordant, précis et pédagogique, énumérant point par point ses idées. L'huître a bouffé la bête politique.
Obama n'a pas réussir à défendre l'idée d'un gouvernement fort pendant que Romney a fait l'éloge du marché ("je crois en la concurrence", "le secteur privé et les choix individuels marchent toujours mieux que le reste"). Cette différence fondamentale de philosophie évitera peut-être au sortant de perdre trop de son avance dans les sondages malgré la victoire nette de son adversaire dans ce premier round. Mais dans les 50 millions de téléspectateurs estimés, il y avait les indécis. Ceux qui ne votent pas selon leurs principes idéologiques "socialistes" ou libéraux. Ceux qui font gagner une élection.
Prochain "débat": le 16 octobre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire