Les deux tours 2*

C'est une cité aussi étonnante que son nom est beau et mystérieux: Kuala Lumpur. On frôle la poésie. Mais là-bas, on dit KL. La poésie en prend un coup du coup. 

La jungle perd du terrain. Au loin, à travers les vitres du train climatisé qui ramène de l'aéroport, les célèbres tours Petronas. D'un train à l'autre, le monorail aérien survole des buildings en construction, des temples hindous, bouddhistes, des centres commerciaux, des palais coloniaux et des mosquées. A l'intérieur, des Indiens moustachus, des ados asiatiques voilées et un blanc en costard. Le cosmopolitisme version extrême-Orient.

L'ambiance de Kuala Lumpur, la touffeur tropicale mise à part, enchante parce que le mélange des cultures semble se faire dans l'harmonie. La campagne 1Malaysia -un 1 affiché un peu partout dans les rues- célèbre cette unité plus forte que les différences. L'Islam domine (60% de la population) et contrairement à sa mauvaise réputation, il a l'air de se fondre sans problème dans la modernité. Les sublimes tours jumelles, dont l'architecture s'inspire de l'art islamique, incarne ce mariage entre modernité (prouesse technique) et tradition (minaret au sommet), adhésion au capitalisme (un immense centre commercial) et attachement aux valeurs religieuses (une mosquée). 

D'un train à l'autre, encore. La ligne qui conduit aux décevantes grottes de Batu, un sanctuaire hindou en périphérie, réserve certains wagons aux femmes, histoire qu'on les laisse peinardes. Cette ligne passe par la jolie gare centrale, tout près de la non moins jolie mosquée nationale, malheureusement pas ouverte à tous. La Malaisie ne fait qu'un. Ou presque. 

*Mon camarade a déjà écrit sur cette ville mais c'était il y a deux ans et je fais ce que je veux.