"Le Monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page." Saint Augustin.

jeudi 18 décembre 2014

L'arnaque 66

La réussite de l'Amérique doit aussi à ses prouesses marketing. Son hard power - économie, diplomatie, US army et cie - a mis le monde à ses pieds. Mais c'est son soft power qui entretient notre servitude volontaire. L'éternelle quête de vérité qui nous anime oblige pourtant à le dire: la route 66 ne vaut pas mieux que cette bonne vieille Nationale 7. Pixar ment aux gens.


On n'a déjà pas le droit d'aller bien vite sur les freeways interminables de l'Ouest américain alors pourquoi diantre aller s'enterrer sur une route qui ne sert plus à rien? Pour le "mythe" 66 qu'y disent. Ben v'là la légende... Les mêmes bords de route en France, on cherche un arbre et on sort la corde. Parce que oui, un trou perdu en Amérique reste un trou perdu.



Comme le trajet vers le Grand Canyon depuis Los Angeles consiste en une sorte de ligne droite de 800 bornes, sortir de l'autoroute permet malgré tout de conserver sa santé mentale. A 2-3 heures de L.A, au milieu de nulle part et de la poussière, le Bagdad Café. Celui du film. L'endroit fout un peu les miquettes. Les gens qui y bossent ont quand même une gueule à manger des enfants. Fausse impression. Ils sont plutôt gentils en fait.



Le Français a une réputation de cinéphile. Ca se confirme. Le resto est tapissé de casquettes, T-shirts, cartes d'électeurs et autres souvenirs de l'hexagone laissés par les hordes de motards qui se font la 66, faussement convaincus d'expérimenter la liberté. Aux States, le service n'est pas compris. C'est au consommateur de calculer le pourboire sauf que c'est pas évident. Les Américains ont tellement autre chose à foutre que venir ici que la proprio fait une addition spéciale touriste avec service inclus.



Plus loin, parce qu'il faut bien dormir, Williams sert d'escale idéale. Pas une ville, plutôt une aire d'autoroute géante dédiée à la route 66. Comme presque partout ailleurs sur l'axe abandonné, les magasins, les restos et le reste ne font que vivre sur le dos d'un passé perdu. Comme le Grand Canyon n'est plus très loin, on prend sur soi.




Même série de bleds paumés au retour. A oublier. Pour épater les potes sur Facebook, mieux vaut filer au nord. Carmel a des airs de Deauville et la route qui longe le Pacifique a de quoi faire exploser une carte SD.  





1 commentaire:

Julien a dit…

Et oooooui, Annecy est dans la place !