"Le Monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page." Saint Augustin.

mardi 27 octobre 2009

NFL, la conquête de l'Est

Londres est une ville un peu à part où certains peuvent librement manifester pour l'application de la Loi islamique pendant que d'autres claquent leurs livres dévaluées dans des courses de lévriers à Wimbledon.




Ce n'est évidemment pas ce qui a convaincu la NFL, ligue du football américain professionnel aux USA, d'organiser un match dans la capitale anglaise. A l'est de New York, ce sport, personne n'en a rien à cirer. La NFL veut changer ça en appliquant une formule mathématique très simple: intérêt = $. L'idée, c'est d'élargir le marché en mettant le paquet, soit une rencontre de prestige. Proximité culturelle, langue, amour du sport, moyens financiers...Le public anglais est l'un des mieux disposés à se laisser séduire.

Les New England Patriots (sorte de Olympique Lyonnais US) ont donc été invités à jouer en Europe face au Tampa Bay Buccaneers (sorte de Grenoble US). Ce qui impressionne, c'est le professionnalisme de tout, à mille lieues de l'incompétence française (cf l'annulation le même week-end d'OM-PSG).

Comme on parle d'Amérique, tout se fait à grande échelle. Entraînement dans un stade de cricket centennaire, présence de beaucoup beaucoup de journalistes, conférences de presse chronométrées...La maîtrise de l'ensemble (joueurs, dirigeants, organisateurs) impressionne.

Dommage qu'une fois encore, les journalistes aient oublié leur intégrité. Sur la photo ci-dessous par exemple, aucun n'a osé aborder la polémique du jour: les chaussures ridicules (avec chaussetttes) du Monsieur. Peut-être ses mensurations (3 mètres de haut, 2 mètres de large) ont-t-elle pesé sur le courage de la presse?


Aux Etats-Unis, l'approche du sport n'a rien à voir avec la France, pays accroché à sa tradition littéraire. La connaissance du sport y est même perçue comme un signe de culture quand elle est chez nous un exemple absolu de beauferie.

Il y a peu de hooligans aux States. Le principe de rivalité existe forcément au pays de la guerre de Sécession mais il dégénère rarement. Peut-être aussi parce que le spectacle est contrôlé par l'organisateur (feux d'artifice, animation 3D, hits musicaux du moments...) quand en Europe, l'ambiance naît des tribunes (tifos, chants, fumigènes...). Un match de NFL à Londres offre donc un peu des deux univers.



A Wembley, la presse peut travailler dans des conditions idéales. Ce temple du football où l'Angleterre a gagné la Coupe du Monde 1966 fait passer le Stade de France pour les arènes de Palavas. Sièges amovibles, écrans vidéos, hot-dogs géants à la mi-temps...Le journaliste a tout ce dont il a besoin pour valider son long travail d'investigation.

Au final, victoire sans surprise des Patriots (35-7) dans un stade plein. La conquête de l'Est est en marche.

3 commentaires:

Zombie a dit…

Très bon. ;-) J'ajouterai qu'à la mi-temps, on te donne la bouteille de Coca de 50 cl, contre un verre seulement en France. Et que les cheerleaders ont du courage d'être aussi court vêtues en automne.

Julien a dit…

Le black est extremement impressionnant et illustre en tout cas parfaitement sur la tof cette citation d'Audiard :"Quand les types de 100kgs parlent, les types de 60kg ecoutent."

Ripley a dit…

Si la France est nulle en organisation d'évènement, et c'est un fait, ce n'est pas parce "qu'elle est accrochée à sa tradition littéraire". C'est parce qu'on y a pas le souci de faire passer un bon moment au gens, et pas vraiment de motivation pour donner envie aux gens de revenir, bref c'est parce qu'on est paresseux et modérément soucieux de créer du profit et de donner du bonheur...
God Bless America.