"Le Monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page." Saint Augustin.
vendredi 1 avril 2011
Chers collègues, bonjour!
Publié par
Loïc
Les Etats-Unis, état fédéral, couvrent 3 fuseaux horaires. Deux bonnes raisons de ne pas avoir une presse nationale centralisée à la française. Par exemple, le 11 septembre 2011, les seuls journalistes que le Los Angeles Times, l'un des trois grands titres du pays tout de
même, avait sur place étaient des spécialistes de la mode couvrant une Fashion Week. Comprendre qu'il n'y avait pas de bureau permanent à New York, territoire du célèbre rival New York Times (seul quotidien lu partout dans le pays avec USA Today).
Situé en face de la mairie (utilisée comme siège du Daily Planet dans Superman), le L.A Times s'enorgueillit de n'avoir jamais manqué un jour de parution, même quand des syndicalistes ont fait exploser les locaux d'alors en octobre 1910. Dans une contrée sans syndicat du Livre où la grève relève de l'événement historique, y a pas de quoi se la raconter.
C'est Darrell Kunitomi, du service communication, qui accueille le groupe de visiteurs. Car oui, le Times se visite. Les Américains ont tellement peu d'histoire qu'ils l'exploitent à fond. Faut dire qu'il a 150 piges le canard. Bien plus que n'importe quel titre de chez nous.
Le hall d'entrée, style Art Déco, envoie le pâté. Sur les murs, les Unes les plus marquantes depuis la première en 1881, des photos retraçant l'histoire du journal, les statues de personnalités fondatrices, la liste des prix Pulitzer et une plaque en hommage aux 4 reporters morts sur le terrain.
Darrell parle de la presse en général et de son journal en particulier avec sérieux et humour pour capter l'attention des élèves, ni plus cons, ni plus malins que chez nous. J'en ai grillé
une en train de se recoiffer dans le reflet du cadre d'une photo et une autre tripoter son téléphone. On m'enlèvera pas l'idée que le droit de vote accordé aux femmes fait régresser la démocratie.
Darrell nous emmène au 3ème étage, celui de la rédaction où traînent des tubes cathodiques (!) et aussi des bureaux vides, qui laissent penser que les 600 journalistes étaient un peu plus nombreux avant que la crise de la pub casse les reins de la presse écrite mondiale. Rien qu'en papier, un exemplaire coûte un dollar. Son prix de vente: 75 cents. D'où les soucis quand les annonceurs ferment le porte-monnaie.
Passage par la...cuisine, où une équipe teste les recettes publiées chaque semaine. Paraît qu'ils ont refait un "chocolate chip cookie" 17 fois pour s'assurer que ça marchait. Cette sacralisation de l'exactitude tient parfois du fantasme, cf la guerre en Irak.
C'était passionnant et instructif. Merci Darrell!
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