"Le Monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page." Saint Augustin.

mercredi 22 février 2012

Chroniques de là-bas

Melting-Scot

Ce week-end, la vieille anglaise échouée sur un quai de Californie a retrouvé de vieux amis. Au pied du Queen Mary paquebot devenu musée/hôtel/magasin/restaurant, la ville de Long Beach célèbre son 19e festival écossais (entrée payante, business oblige). L’un des multiples exemples de cette magnifique et unique énergie typiquement US. Ici, il se passe toujours quelque chose. Les porteurs de kilt déambulent, les joueurs de cornemuses s’essouflent et les lanceurs de poutres s’affrontent. 100% folklore ou presque. Un paquet des Ecossais présents ressemblent quand même vachement plus à des amateurs de tequilas qu’à des buveurs de whisky.






Me revient en mémoire la conversation d’un ami irlandais avec un Américain, accessoirement diplômé d’histoire. L’Américain : « d’où vient ton accent ? ». Mon ami : « d’Irlande ». L’Américain : « Ouh là là, tout ce que je sais de l’Irlande, je l’ai appris dans Braveheart ». Il est profondément perturbant de contstater l’écart entre la fascination sincère pour leur « legacy » (héritage du passé) et la cartepostalisation de consciences américaines, incapables de voir le monde autrement qu’à travers des clichés. Comment faire autrement ? Les Américains vivent loin et se désintéressent du reste du monde (les 3 premières destinations touristiques : Mexique, Canada et Porto Rico).



Mais ce « legacy » est fondateur pour une nation jeune, sans histoire affirmée alors on célèbre à tout va et le mot est servi à toutes les sauces. Génocide indien et escalavage mis à part, les Etats-Unis se sont construits sur l’immigration. Les WASP (d’abord les White Anglo-Saxon Protestants et puis plus largement les Blancs) sont en voie de disparition. Dans 40 ans, ils constitueront moins de la moitié de la population, dépassés par les Afro-Américains et l’immigration latino et asiatique. Contrairement à la France, le recensement par « race » (pas de mot ethnie ici) est légale. L’Amérique s’appuie sur ses communautés, plus ou moins larges. De Blanc à Latino mais aussi d’Ecossais à Mexicain. Elle les célèbre sans toujours savoir pourquoi si ce n’est qu’elles composent son identité.

Et c’est pas le Jordi écossais qui dira le contraire.



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