"Le Monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page." Saint Augustin.

mardi 28 février 2012

Chroniques de là-bas








Tapis rouge

Le nom est toujours là, en lettres d'or, le Kodak Theater. Sauf que chaque jour qui passe rapproche la firme de Rochester de la banqueroute, victime du numérique comme le sera peut-être un jour le cinéma. Plus d'argent pour les mondanités. Alors la 84e cérémonie des Oscars s'est officiellement tenu dans ce qu'il convient désormais d'appeler le Hollywood and Highland Center. Embouteillages de limousines hier sur les 300 mètres les plus célèbres de Los Angeles et embouteillages de journalistes sur le tapis rouge.


La retransmission a démarré 3 heures avant la cérémonie sur au moins 4 chaînes. Chaque chaîne en multiplex. Une équipe en zone mixte pour les interviews, une autre sur un balcon pour l'analyse et une dernière quelque part sur le tapis. 3 heures de défilés de haute couture à entendre "you look gorgeous", "who are you wearing?", "this dress is A-MA-ZING?"...Le cinéma n'a pas grand chose à voir là-dedans et heureusement. La plupart des reporters débiles n'ont pas vu les films en liste.


Et puis au milieu des cris de spectateurs, des flashes de photographes et des applaudissements, a surgi Sasha Baron Cohen. Déguisé en Dictateur, son prochain film, il s'est baladé avec deux bodyguards de charme. Habillé en John Galliano (aucun Américain n'a dû saisir la référence au couturier antisémite), il avait dans les mains une urne, contenant les cendres de son "ami et partenaire de double au tennis", Kim-Jong-Il. Cendres qu'il a renversées sur Ryan Seacrest, animateur énervant de la chaîne E!. La sécurité l'a dégagé du tapis rouge sans que l'on sache si c'était la suite de la blague ou pour de vrai. L'Académie interdit de se servir du tapis rouge pour se faire de la promo mais tout le monde balance interview après interview le nom de son couturier. Sasha Baron Cohen a donc gentiment piétiné l'hypocrisie ambiante. Merci à lui.


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