City of lights, city of Angels
La tentative peut faire sourire. Chaque année, pendant une semaine, le cinéma français fait comme si l'Amérique s'intéressait à lui. L'espoir a un nom: Colcoa (City of lights, city of angels). Le syndicat des réalisateurs prête ses locaux sur Sunset Boulevard, à 2 miles des étoiles d'Hollywood, à ce festival du film français, 16 ans d'existence.
Il y a du beau monde à la soirée d'ouverture. Les affiches de Guilty (Présumé coupable), de "The" intouchables. Michael Mann, l'immense réalisateur de Heat et Révélations, vient déclarer sa flamme à ses confrères d'outre-Atlantique. David Martinon, proche de Nicolas Sarkozy et consul en partance, se lance dans un discours rigolo. Jérémie Renier et Florent Emilio-Siri présentent détendus (ils n'ont rien à perdre) My Way, titre US de Cloclo au public et surtout aux professionnels.
Car si les Français se tapent 12 heures d'avion et 9 heures de décalage horaire, ce n'est pas seulement par fascination pour Hollywood. Ils viennent aussi trouver des distributeurs avec le rêve d'exister dans quelques salles de l'Oncle Sam. Un rêve somme toute ridicule. Hormis des anomalies comme Amélie Poulain, La marche de l'Empereur ou The Artist, un film étranger, même français, n'a le droit qu'à des miettes sur le marché américain.
Et la réalité, c'est qu'il reste quelques sièges libres dans la salle Jean Renoir. Quand les jolis rideaux rouges s'ouvrent à la fin de la projection, que l'équipe du film s'installe devant l'écran et qu'un Francophile anime les débats (Taylor Hackford, auteur de Ray ou Jon Amiel, réalisateur de Copycat), les questions des spectateurs sont posées autant dans la langue de Molière que dans celle de Shakespeare. La France parle à l'Amérique mais surtout à elle-même.
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