"Le Monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page." Saint Augustin.

vendredi 1 février 2013

Matin calme, folle journée

Tout a commencé par le bras levé et la tête de Ben Johnson fixée sur le chrono en finale du 100 mètres olympique. C'était en 1988. Ensuite il y a eu les bouquins d'histoire-géo Hatier et leurs mystérieux "Dragons asiatiques". Et puis, un magnétoscope LG, sponsor de la Coupe du monde 2002. Et depuis, une suite de films top et de chansons un peu moins géniales. Bref, la Corée (du Sud), "le pays du matin calme" comme on dit pour éviter les répétitions, s'est lentement imposée comme une destination potentielle. 


Toutes ces années pour quelques heures sur place génèrent de la frustration mais comparé à des vacances d'hiver sur un quai de RER, on aurait tort de se plaindre. C'est beaucoup mieux que rien.
Une escale de 12 heures à Séoul-Incheon, élu par un magazine meilleur aéroport du monde 7 années de suite, n'a rien de déprimant. Des boutiques bien sûr et aussi un wi-fi gratuit, des douches, des fauteuils de massage, une exposition d'artisanat, un cinéma, une patinoire...Y a de quoi faire. Mais Séoul n'est qu'à une heure de métro. Alors pourquoi se priver de la neige et d'une température à 0 degré?

Spéciale dédicace au mec à gauche




Séoul donc vaut bien mieux que le "ouais bon, c'est une sorte de Tokyo du pauvre, non?" d'un certain J.D. Capitale d'un pays en développement dans les années 60, elle est devenue une riche mégalopole de 10 millions d'habitants où tout le monde se fout de l'Iphone et personne n'utilise Google. Merci la dictature qui, d'une main de fer, a conduit le pays sur la vertueuse route du capitalisme et des années de croissance à deux chiffres. Aujourd'hui, la démocratie est de retour, le président est même une madame. A ceci près que la madame est la fille du dictateur des années 60-70, tout roule.


Il règne à Séoul ce même sentiment de sécurité qui habite les autres grandes cités friquées d'Asie. A part la langue et une beauté urbaine très relative, le touriste sait que l'attend un confort précieux. Les immenses passages cloutés ont un sens de circulation, les couloirs du métro aussi. On monte dans les escalators en file indienne. Le Coréen sait être filou cela dit.




Cette discipline relève du pragmatisme. La ville est immense mais ça fourmille de partout, exactement comme le veulent les clichés asiatiques. 50 millions d'habitants sur un territoire 6 fois plus petit que la France, avec à peine un cinquième de la population dans les campagnes, forcément, le mec, il piétine. 




Ce qui fait aussi la saveur de l'Asie, c'est la cohabitation encore plus prononcée qu'en Europe -peut-être plus innocente, en tout cas plus sympathique- entre superficialité et tradition. A l'intérieur des magasins, la K-Pop agresse les oreilles, à l'extérieur des affiches contre la torture en Chine font mal aux yeux (paraît que les Coréens manifestent souvent), la relève de la garde royale (qui n'existe plus) se fait devant des palais centenaires qui envoient méchamment, un village "traditionnel" en plein milieu d'un quartier commerçant se visite gratuitement...   















Un vieux proverbe seine-et-marnais affirme "si une ville te plaît avec un temps pourri, tu y retourneras plusieurs fois dans ta vie". Comme disent les chrétiens, aussi nombreux que les bouddhistes en Corée, amen! 


1 commentaire:

Julien a dit…

Je ne le connais pas mais il n'a pas tort ce J.D, ça ressemble quand même fortement à Tokyoto...