"Le Monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page." Saint Augustin.

dimanche 27 avril 2014

La guerre froide n'aura plus lieu

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Moscou, du nom de la rivière Moskova qui la traverse, fait parti de ces villes que l’imagerie populaire à élevée au rang de mythe. Napoléon ou les Nazis s’y sont cassés les dents, capitale de l’URSS, la guerre froide l’a rendu lointaine et inaccessible.
Plus grande ville d’Europe du plus grand pays du monde, forcément, ça claque.

A peine arrivés en ville, forcément le premier endroit à se rendre, c’est la Place Rouge.
C'est là que la première difficulté arrive. En Russie, très peu de choses sont sous-titrés en anglais. Tout est écrit en caractère cyrillique,y compris le métro.

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C'est marrant, j'ai beau avoir voyagé dans des pays à l'écriture illisible, j'ai jamais vraiment été gêné. Alors que là, si. Peut-être parce que quand vous voyez du khmer, vous ne cherchez même pas à déchiffrer alors que là en cyrillique, vous sentez qu'il y a potentiellement moyen et que vous n'êtes pas loin.

C'est en voulant demander de l'aide aux gens que je me suis rendu compte, en plus, que mes seules notions de russe venaient de mon expérience à Call of Duty. Du coup, je savais dire "Attention !" (Astarojna), "grenade" (Granata), "ennemi" (vrad) mais rien finalement de bien utile pour s'orienter dans le métro.

Heureusement le codage par substitution n'ayant plus de secret pour moi depuis l'excellent livre de Simon Singh, je réussis tel un Champollion des temps modernes décryptant le secret des Egyptiens à comprendre que le H était un I, le B un V, le N inversé un I, le P un R, le C un S, le Y un U et un tas de lettre en alphabet grec (le delta, le phi, le gamma, etc...). Ils sont cons aussi ces Russes à brouiller les pistes.

Petit jeu pour s'en convaincre, saurez vous reconnaître les lieux qui se cachent derrière ces mots :


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Bref, revenons-en à ce qui compte : la Place Rouge.
Aux Etats-Unis, on l’appellerait the Place to Be.
En gros, c’est ici que tout se passe.


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D’un côté, vous avez le Kremlin, vaste ensemble fortifié surlequel nous reviendrons plus tard, juste devant un petit mausolée qui abrite le corps momifié de Lénine.

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Face à lui et pour s’assurer qu’il soit bien mort, l’énorme bâtiment du GUM, un centre commercial de luxe, qui ferait passer les Galeries Lafayette pour un Prisunic.

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Je dis que Lénine se retournerait dans sa tombe s'il le pouvait car ce qu'il faut bien voir à Moscou, c'est que le communisme a très largement laissé sa place au capitalisme à outrance. On croise autant de grosses cylindrées et de montres de luxe ici qu'à Genève. Même la gastronomie américaine s'est implantée non loin de la Place Rouge.

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A droite, le musée national d’Histoire qui retracent l’Histoire russe de la préhistoire à nos jours.

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jouxtant d'ailleurs la cathedrale de Notre Dame de Kazan, éponyme de celle de Saint-Petersbourg mais au style radicalement différent

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Face à tout ça, la fameuse cathédrale de Saint-Basile le Bienheureux, nominée aux nouvelles Merveilles du monde et sur-laquelle Yvan le Terrible ne se trompa pas puisque la légende raconte qu’il fit crever les yeux des architectes pour s’assurer qu’il ne refasse pas une telle beauté ailleurs. Encore un qui portait bien son nom.

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L'un des plus beaux endroits urbain que j'ai pu voir depuis que je voyage.

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Alors vous me direz que cela fait bien beaucoup de rouge sur une même place, sans compter la couleur des soviétiques et donc que le nom de la place est particulièrement bien trouvé.
Et bien non, perdu. Rouge se disant comme Belle en russe, le vrai nom de la place sans cette erreur de traduction occidentale serait en réalité la Belle Place.

Le Kremlin est en Russie un ensemble de bâtiments protégés par une muraille.

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Il y a donc des kremlins dans beaucoup de villes russes mais celui de Moscou est évidemment le plus célèbre pour y être le lieu du pouvoir russe depuis les premiers tsars jusqu’aux présidents de la fédération de Russie, en passant par les dirigeants de l’URSS.

On y retrouve des bâtiments du gouvernement (Palais présidentiel, Sénat) mais aussi des églises édifiées autour de la célèbre Place des Cathédrales.

De l’église de l'Annonciation qui a vu sacrer tous les Tsars jusqu’à celle de l’Assomption qui regroupe leurs sépultures, en passant par celle de l'Archange Saint-Michel ou du clocher d’Yvan le Terrible.

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Coup de bol, on y sera au moment d’une parade militaire des plus impressionnantes.

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Voir tout ça au son de la fanfare vous donnerait envie, comme le dit Woody Allen, d'envahir la Pologne.

Le mausolée de Lénine se visite rapidement. Un seul passage sans s’arrêter et sans photos est autorisé devant le cercueil dans une ambiance très sombre et très solennelle avec un garde tous les 2 mètres.
Le corps est relativement bien conservé car comme chacun le sait, le soviet éponge (mes kopeck à ceux qui souriront à la référence).

Embaumé contre son gré, Vladimir Ilitch Oulianov a été canonisé par le régime alors qu'il ne faut pas oublier qu'il fondait sa dictature du prolétariat sur la terreur, le meurtre de masse et les camps de travail forcé.
Son "élève" Staline (Joseph Djougachvili de son petit nom), dont Lénine lui même se méfiait de sa violence (c'est donc pour dire), est lui aussi responsable au bas mot de la mort d'une quinzaine de millions de personnes dans son pays. Ces deux là feraient presque passer Hitler et Pol Pot pour des amateurs.

A la sortie du mausolée, on retrouve un cimetière où les dirigeants de l’URSS sont enterrés.

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Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi Lénine et Staline, malgré ce qui a été dit plus haut, restent populairement sympathiques alors que faire la même photo qu'en introduction avec un sosie d'Hitler en Allemagne serait inimaginable.

L’URSS, c’est aussi la course spatiale avec les Etats-Unis. Guerre perdue mais deux batailles gagnées : celle de l’envoi du premier satellite Spoutnik en 1957, suivi du premier homme dans l’espace Youri Gagarine en 1961, élevé au rang de héros national qui a droit à une statue, un musée et une belle tombe pas loin de celle de Staline.

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Le Monument aux Conquérants de l’Espace est une impressionnante sculpture de 110m de titane représentant une fusée s’élevant dans un panache de fumée. Un monument construit en 1964 à la démesure du pouvoir soviétique.

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Nous finirons notre balade par le parc de l’exposition universelle de 1967 qui là aussi a voulu en mettre plein les yeux pour célébrer la force des travailleurs et des travailleuses de la grande nation soviétique.

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largement depuis reprise par le peuple pour ses sorties et ses ballades dominicales.

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