"Le Monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page." Saint Augustin.

dimanche 27 avril 2014

Pinpin au pays des Soviets


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Savez-vous seulement ce que c'est qu'une dictature ?
Une dictature c'est quand les gens sont communistes, déjà. Qu'ils ont froid, avec des chapeaux gris et des chaussures à fermeture éclair. C'est ça, une dictature, Dolorès.

Je l’avoue, j’avais à peu près cette image là de la Russie.
La faute à 75 ans de communisme et à forcément une certaine forme de manipulation occidentale qui nous a fait passer le pays pour pire que ce qu’il était.

J'imaginais aussi les gens ivres de vodka à longueur de temps et des mecs avec les phalanges tatoués faire régner la loi de la mafia dans les rues de Moscou.
Alors d'abord, la vodka, j'en ai pas trouvé un millilitre et à la place de la mafia des femmes magnifiques à talons hauts et jupes courtes qui sortent acheter le pain comme d'autres vont au bal. L'absence totale de sentiment d'insécurité et de racailles pour les emmerder explique certainement ce point.

Bref, résumer ce pays à sa période bolchevique serait oublier des siècles de raffinement et de puissance régionale.
Et le meilleur endroit pour s’en convaincre reste Saint-Pétersbourg, la capitale de l’ancien empire russe construite par Pierre le Grand en 1703 qui voulait s’offrir ainsi une fenêtre vers l’Europe.

C’est d’ici pourtant que partiront les deux principales révolutions, celle de 1905 et celle des Bolchéviques en 1917. Cette dernière la privera d’une part de son statut de capitale au profit de Moscou et d’autre part de son nom à consonance trop germanique en ces temps de guerre pour celui de Petrograd, avant de devenir Leningrad en 1924 une fois le charismatique leader à barbichette embaumé. Ce n’est qu’en 1991, après un référendum, que la ville retrouvera son nom d’origine.

Toujours est-il que les Tsars russes y établirent donc leurs quartiers, amenant de gré (ou de force) toute la noblesse russe avec eux, édifiant de somptueux bâtiments aidés en cela par quantité d’architectes et d’artistes des quatre coins de l’Europe, principalement d'Italie et de Hollande.
Ceci explique d’ailleurs que le style architectural reste finalement quelque chose d’assez familier, certes magnifique, mais pas dépaysant pour quiconque est déjà allé à Venise ou Prague par exemple.

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"Ça ressemble à Lyon" m’a d’ailleurs dit Nuii devant cette vue des quai de la Neva, ce qui n’est pas totalement faux quand on connait un peu les quais de Saône.

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Le bâtiment incontournable de la cité reste le Palais de l’Ermitage, ancien palais des tsars, devenu aujourd’hui plus grand musée d’Europe avec ses 1000 pièces remplies d’œuvres d’art des plus grands artistes du monde.

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Nommez en un, de Leonard de Vinci à Picasso, en passant par Michel-Ange, Matisse, Monet ou Rembrandt, ils sont tous là.
Après 4h de visite, quand vous en êtes (seulement) à la pièce 328, vous accusez un peu le coup et le Beau ne rivalise plus un instant face à une chaise et des toilettes.

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A deux pas de l’Ermitage, se trouve peut-être l’une des plus belles cathédrales du monde orthodoxe, le Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé construite par Alexandre III en l’honneur de son père Alexandre II assassiné à l’endroit même.

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La ville regorge d’ailleurs de cathédrales, de Saint Isaac pour la vue du haut de sa coupole

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à Notre Dame de Kazan qui s’est voulu une mini-place Saint Pierre tronquée car pas assez de place pour continuer les colonnades. « C’est ballot », aurait dit l’architecte.

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De l'autre côté de la Neva, dont la ballade sur les quais est un incontournable de la ville, se trouve la forteresse de Saint Pierre et Paul (Paul qui se dit Pavlov en russe, si ça intéresse ceux qui comme quoi se sont dit "mais putain oui"), première base stratégique construite par Pierre le Grand sur une petite île après sa victoire contre les Suédois en prémisse de la ville.

On y trouve une forteresse qui rappelle les construction de Vauban, avec des casernements transformés en autant de mini-musées attrape-touristes ainsi que son immanquable église jaune.

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J’aurais aimé aller visiter Peterhof à 35km de St Petersbourg, le Versailles russe comme il est appelé ici ou encore le Palais de Youssoupov qui fut le théâtre de l’assassinat rocambolesque de Raspoutine (empoisonné, flingué, noyé et ça n’a encore pas suffit) mais le temps a manqué.

A Saint-Pétersbourg, la population se dit être plus agréable que sa rivale Moscou, ville où aucun ici n’éprouve l’envie d’aller y habiter. Impolis, pressés, égoïstes, intéressés que par l’argent à y faire, on entend le même discours des provinciaux du monde envers les habitants de leur capitale. Or, je n’ai pas trouvé les Moscovites particulièrement désagréables. Certes les Russes n’invitent pas aux accolades chaleureuses au premier abord, néanmoins pour peu qu’on leur parle poliment, je les ai trouvé assez sympas dans l’ensemble.
Pour l’anecdote, alors qu’on était totalement perdus dans la banlieue de Moscou pour trouver notre hôtel, des passants se sont proposés bien gentiment de nous aider (mais en vain). Ce sont finalement les agents de sécurité du centre commercial voisin, avec des visages à égorger leurs parents, qui se sont relayés pour nous y accompagner en personne.
Ça rivaliserait presque avec le chauffeur de bus tokyoïte qui avait arrêté son bus pour nous emmener à pied au prochain changement.
En tout cas, je doute que ça arriverait jamais à Paris. "Mais qu'il se démerde le chinetoc", entendrait-on.

Bref, dans la cité de Saint-Pierre, on prend le temps de flâner sur la perspective Nevski, la grande rue commerçante qui traverse la ville d’est en ouest, s’arrêtant dans un des innombrables cafés (quasiment un à chaque coin de rue).

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Les lignes de métro s’enfoncent très profondément sous terre (presque 100 m sur certaines stations, la descente en escalator est interminable) à cause du sous-sol gorgé d’eau de cette Venise de la Baltique construite sur des marais.

La gare de Moscou, comme son nom l’indique, est le lieu de départ des trains pour la capitale.
Le trajet s’effectue en train de nuit. 9h de route qui passent très bien tant le confort des trains, même en seconde classe est appréciable. Chaque wagon est sous la responsabilité d’une chef de voiture qui vous accueille au garde à vous à l’entrée de la voiture et vous apporte votre petit-déjeuner le matin.

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Suite du périple à Moscou.

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