"Le Monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page." Saint Augustin.

mercredi 24 septembre 2008

Zimbabwe, argent trop cher

Coup de flippe. Robert Mugabe quitte le pays pour quelques jours. Aeroport bloque. Le pilote previent: encore un essai et on retourne a Jo'Burg. 5 minutes de stress. On est finalement autorise a atterrir. Ouf! J'ecris betement que je suis journaliste sur le formulaire d'entree dans le pays et je paye mes 30 dollars US pour le visa. Ca passe.
Alex et Geraldine m'attendent. Sur la route, ils me racontent leur vie au Zimbabwe. Un pays ou il est impossible de ne pas parler d'argent. Pour ceux qui l'ignorent, le Zimbabwe traverse une phase d'hyper-inflation. Une boite de conserve coute 3000 dollars locaux. L'argent n'a tellement plus de valeur qu'Alex et Geraldine paient leur loyer en...bidons d'huile. On passe la soiree dans un resto portugais ou ca se donne a fond sur du karaoke. Des vilains vieux blancs trainent avec de jeunes et jolies Zimbabweenes. Alex me dit que ca fait longtemps que l'ambiance n'a pas ete a la fete. L'accord annonce entre Mugabe et Morgan Tvsangirai, leader de l'opposition, en a soulage beaucoup apres les violences politiques du debut de l'annee (Mugabe n'a pas forcement apprecie de perdre les elections).
Jusqu'il y a quelques semaines, les ONG n'avaient plus le droit de travailler. Un probleme pour Alex et Geraldine qui bossent pour Action contre la Faim (dont Alex est le patron dans le pays. A 27 ans, chapeau).

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Le lendemain, petit-dejeuner au bord de la piscine de leur petite maison sympa. Agreable de dormir tout seul dans une chambre perso apres 2 semaines de dortoir et de camping. On mange du bacon et on boit du jus d'orange. Ca parait ordinaire sauf que mes 2 hotes ont importe tout ca d'Afrique du sud.
On passe l'apres-midi dans un parc national (oui parce que, finalement tous mes plans pour Etosha ont foire). Girafes, zebres, antilopes...Je comprends a quoi sert un 4#4 maintenant.

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Le soir, diner dans un restaurant...coreen. Nous sommes les seuls clients. On demande a payer en US dollars. C'est un peu complique a expliquer mais je vais essayer. En gros, le dollar US (normalement interdit dans le pays mais vive l'hyprocrisie) s'echange a plusieurs taux. Celui de la banque (1 pour 30000) et celui de la rue (1 pour 500 en moyenne). Il faut donc s'assurer du taux pour verifier qu'on ne va pas payer une fortune. Et les taux changent tellement vite qu'il se dit qu'il vaut mieux payer son addition AVANT de manger. Je paie 10 dollars pour 10 grammes de boeuf, du riz et de l'herbe (presentee par le menu comme des "legumes"). On passe ensuite a la soiree d'un expat', puis dans un club de reggae et enfin dans une boite.
Du coup, dimanche tranquille. Alex et Geraldine m'emmenent diner chez un couple d'Italiens tres sympas (je sais, ca surprend). Antonio bosse pour le programme alimentaire mondial. Ah, le petit monde des expat'...
Le lundi matin, je visite le centre-ville d'Harare. Le seul blanc dans le quartier. Pas de touriste, ce qui est mauvais signe pour un pays a l'economie en chute libre. Mais avec des prix aussi eleves, comment faire venir du monde? J'ai l'impression de visiter une ancienne republique communiste. Des files d'attente de plusieurs dizaines de metres devant les banques (un seul retrait limite a 1000 ZimDoll, soit 2 dollars US, autorise par jour et par personne) et des supermarches aux etages vides. Terrifiant.
Je me pose dans le Harare Gardens, lui aussi en pleine decrepitude. Je file au cinema qui, pour le coup, ressemble a n'importe quel autre. Alex me recupere a la sortie et me met une branlee au squash. On dine entre mecs. Geraldine est partie le matin pour le bled paume ou elle travaille la semaine. Elle nous appelle pour nous dire que l'electricite est coupee et qu'elle finit un bouquin a la lueur d'une bougie.

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