"Le Monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page." Saint Augustin.
jeudi 10 décembre 2009
Dans la campagne chilienne
Publié par
Loïc
Sebastian Pinera a de la thune et ça se voit. A Santiago, impossible de rater son nom, son visage, son concert géant de fin de campagne ou sa promesse d'une nouvelle façon de gouverner. Faut dire qu'une campagne politique au Chili a un coté intrusif pour un Européen. 20 ans après, l'ombre de Pinochet fait encore des siennes. Mais elle s'efface et le pays n'a plus peur de la Droite. Pinera, Berlusconi local, proprio d'une chaîne de télé et actionnaire majoritaire de la compagnie aérienne LAN a donc mis le paquet, histoire de donner raison aux sondages favorables et d'éviter une fessée comme il y a 4 ans contre Michelle Bachelet.
Michelle, elle, se contente de poser aux côtés d'Eduardo Frei, le candidat chrétien-démocrate de la coalition "concertacion". Pas le droit de se représenter tout de suite. Une dictature, ça calme. Rien n'empêche en revanche de revenir la fois suivante. C'est exactement ce que fait Frei, déjà président dans les années 90. Et c'est un peu ce qu'on lui reproche. Ceux qui ont envie de changement se lassent un peu de voir les mêmes têtes, surtout que papa Frei était déjà lui aussi président (assassiné d'ailleurs).
Alors même si Frei vous annonce au feu rouge qu'"on va vivre mieux", Marco Enriquez Ominami pourrait bien le coiffer au poteau. De retour au Chili à 13 ans après une enfance de réfugié politique en France, le beau gosse se verrait bien en Obama local. A 36 ans, il est déjà un candidat crédible de centre-droit, soutenu par un acteur devenu député. Là où Pinera la joue patriarche dans son film de campagne, avec discours sur fond de musique grave devant le palais de la Moneda, lui balance un karaoké dans lequel tout le monde le tutoie. Les sondages lui donnent plus de chances au second tour contre Pinera. Au Chili, on coche un numéro pour choisir son candidat. Lui a le numero 2. Pourquoi pas?
Mais pour Jorge Arrate, le numéro 1 sur les listes ne devrait pas faire de miracle. Le Monsieur est le vrai héritier du courant Allende, socialiste au sens communiste du terme. Personne ne l'imagine aller au bout malgré un programme intéressant. Les communistes au Chili, c'est un peu comme partout ailleurs en ce moment. On trouve ca sympa mais pas chez soi.
Début de réponse dimanche soir avec les résultats du premier tour.
Edit: Pinera a remporté 44% des suffrages et Frei 29%. Frei devrait récupérer les voix d'Arrate mais Ominami n'a pas clairement appelé à voter pour lui donc une partie de l'électorat du dissident socialiste peut encore se tourner vers Pinera qui n'a besoin que de 6,1% pour devenir le premier président de droite post-Pinochet. 2ème tour le 17 janvier...
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3 commentaires:
"Vamos a vivir mejor"...FREI!!!
Nous saurons les résultats le 17 Janvier!
por respeto a la gente que trabaja, NO puede ser presidendete de Chile piñera (alias "piraña")
On attend le suivi de l'actu avec une analyse des résultats... ;-) Sinon, j'avais lu un article sur l'abstention chez les jeunes au Chili dans Le Monde magazine. Du coup, ton post m'a paru beaucoup plus facile à suivre.
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