"Le Monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page." Saint Augustin.

mardi 17 juillet 2012

Athènes niké

Ça ressemble à quoi la capitale d'un pays en faillite? Un peu à Marseille, avec le berceau de la démocratie au milieu. Il y a bien un nombre anormalement élevé de rideaux baissés devant les boutiques et des graffitis anti-FMI sur les murs mais les gens ne meurent pas encore de faim, les voitures roulent et les services publics fonctionnent. Les Peugeot et les filiales de banques françaises expliquent le soutien indéfectible de la France à la dette grecque en tout cas. 4 ans après une première visite, il aurait fallu un sens de l'observation plus aiguisé ou parler à d'autres Grecs que les vendeurs de cartes postales pour comprendre ce que représente concrètement au quotidien la banqueroute d'un État. 




Il y a deux Athènes. Le premier, c'est l'héritage d'une civilisation brillante. Le Parthénon qui domine la ville, des ruines millénaires au coin d'une rue et des musées première classe. Celui de l'Acropole, ouvert en 2009, stupéfie par ses pièces et sa structure. Le sol transparent de l'entrée laisse voir les fouilles du sous-sol. Le deuxième étage aligne des statues sympatoches dans un espace immense. Le troisième donne sur la colline du Parthénon et reproduit la frise autour du temple que les siècles et les pillages ont fait disparaître. 








Il y a donc cet Athènes-là où le touriste règne, logé et nourri à Plaka, le Montmartre local. Et puis, il y a l'autre où les Grecs vivent pour de vrai. Celui-là fait moins rêver. La place Omonia, cœur de la cité, suscite la même réaction que dans le film "Carnets de voyage" sur le périple sud-américain du jeune Ernesto Guevara. Devant le Macchu Pichu, le Che se demande comment une civilisation qui a crée ça a pu créer quelques années plus tard les faubourgs de Lima. Vous me croyez, vous me croyez pas mais j'ai vu une gonzesse se faire son fix d'héroïne dans la rue en pleine après-midi. 





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