"Le Monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page." Saint Augustin.

vendredi 26 juillet 2013

Les barbus de Séville



A Séville, quatrième ville d'Espagne, le touriste a envie de croire que la dolce vida et les plaisirs infinis du centre historique sont aussi ceux de ses 700000 habitants. Y compris dans une périphérie faite comme en France de zones industrielles glauques et de vilains HLM. D'autant plus que la soif de vivre andalouse camouflerait une crise aussi forte qu'ailleurs dans le pays. Des quais du fleuve Guadalquivir -modèles réduits des bords de Seine-, aux rues méditerranéennes du barrio Santa Cruz en passant par les alentours de l'immense cathédrale Notre-Dame du Siège ou les arènes du 18ème siècle (les plus belles du pays dit-on), c'est tapas qui tabassent et verres en terrasse. Sous le soleil exactement. 40 degrés, juste en dessous. Le même décor qu'en Provence ou en Italie, celui de l'été permanent. 









Les Sévillans qui trouvent marrant de tuer des taureaux ont malgré tout l'air sympa dans l'ensemble. Comme les Romains ou les Parisiens, le chômage et autres contrariétés quotidiennes leur obstruent peut-être la vue et ils finissent sans doute par l'oublier un peu. Mais le touriste, ça lui saute aux yeux que leur ville envoie. A pied, le plus souvent, en bus ou en tramway, le mec, il se gave. La barbe mouillée de sueur et les aisselles liquides le dérangent à peine. Il se rafraîchit à l'ombre d'une rue étroite, dans les jardins de l'Alcazar -un Alhambra low-cost, joli quand même-, sous la grande toile d'une allée commerçante, auprès d'un arbre du parc Maria Luisa ou mieux encore, derrière les colonnes de la Plaza de Espana. 





La Plaza de Espana ou les rétines qui frétillent derrière les lunettes de soleil. Un palais qui ne sert pas à grand chose, construit à la fin des années 20, juste pour faire les malins. Comme à l'Alcazar, l'architecture n'échappe pas aux références aux siècles de domination arabe. Mélange réussi. Sans surprise, le cinéma se l'est approprié comme décor (Lawrence d'Arabie, Star Wars, épisode 1 et 2, The Dictator). Ce n'est pas l'envie qui manque mais le soleil qui tape empêche de rester trop longtemps sur la place à contempler la construction. Le sol est à la température idéale pour une pierrade entre amis. Chaleur mise à part, l'endroit presque parfait pour un premier baiser ou ceux d'après. Séville est d'ailleurs une ville pour les romantiques. Andalousie, mon amour quoi. 
Bon, les barbus bourrins ont aussi largement le droit de s'y plaire. 




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1 commentaire:

Julien a dit…

C'est quand même la classe d'avoir foulé le même sol que le futur Dark Vador.