"Si le monde était une nation, Istanbul en serait la capitale".
Que l'on admire ou pas Napoléon Bonaparte, il faut bien lui reconnaître un sens certain du réalisme dans sa carrière politique.
Aussi, quand il déclare ces quelques mots après une visite au Sultan Turc, on peut raisonnablement penser que la ville a de quoi impressionner.
Il faut dire qu'il y a peu de cité dans le monde qui égale sa richesse historique et son emplacement géographique.
Fondée en 667 avant JC, la ville s'appelle alors Byzance.
Cité grecque, elle se développe très rapidement pour devenir un acteur majeur de la région, faisant l'arbitre entre Athènes et Sparte.
Idéalement placée à l'entrée du Bosphore, elle contrôle et taxe le commerce entre l'Asie et l'Europe par la Mer Noire, tout en s'assurant une position quasi-imprenable, bordée par les mers. La ville prospère tant et si bien que sa richesse devient légendaire. L'expression "C'est Byzance" est toujours synonyme de luxe aujourd'hui.
Au IVè siècle, la Grèce n'est plus et c'est désormais Rome qui a pris le relais depuis quelques siècles.
Mais l'Empire Romain s'est tellement étendu que l'empereur Constantin prend la décision en 330 d'en changer la capitale pour la recentrer géographiquement. C'est Byzance qui est choisi et la ville prend alors le nom de Constantinople. Ce sera la Nouvelle Rome.
Alors que la partie ouest de l'empire romain ne survivra pas aux attaques incessantes des barbares qui finiront par marcher sur Rome, l'Empire Romain d'Orient prospérera encore pendant plus de 1000 ans, jusqu'à la conquête de la ville par les Ottomans en 1453. Le sultan Mehmet II en fera alors lui aussi la capitale de son Empire.
Ce n'est qu'en 1928 que la ville prendra la nom d'Istanbul au sein de la première république de Turquie. Elle perdra alors son statut de capitale au profit d'Ankara en 1930.
Chose suffisamment remarquable pour le signaler, Constantinople est peut-être la seule ville à avoir traversé deux ères, l'Antiquité et le Moyen Âge. La date de sa chute étant en plus généralement retenue par les historiens pour marquer le début de la Renaissance en Europe.
Constantin ordonna des travaux monumentaux dans la ville, à hauteur de son statut de capitale impériale.
En hommage à sa conversion au christianisme, il fit notamment bâtir la Basilique Sainte-Sophie, dont le nom est à prendre au sens grec de "Sagesse Divine".
Cette même basilique sera rénovée et transformée en mosquée par Mehmet II, sous le nom d'Ayasofya, notamment avec l'ajout des quatre minarets.
L'intérieur de la basilique est saisissante avec sa coexistence de représentations religieuses, chrétiennes et musulmanes.
Je faisais mon malin à l'Alhambra avec l'Islam, religion du Mot, et le Christianisme, religion de l'Image mais c'est on ne peut plus flagrant à l'intérieur de Sainte-Sophie.
A quelques mètres de la Basilique-Mosquée, se trouve un endroit étonnant, la Basilique-Citerne.
Un réservoir d'eau situé sous terre datant de l'Antiquité.
En miroir à Sainte-Sophie, de l'autre côté de la place, Mehmet II fait construire la Mosquée Bleue, un joyau d'architecture qui, il faut le dire, m'aura beaucoup plus émerveillée pendant ce séjour que Sainte-Sophie, élevée pourtant au rang de Merveille du monde.
Poursuivant sa volonté de faire de Constantinople sa capitale, Mehmet II lance la construction de son palais, le Topkapi, sur l'emplacement même de l'ancien palais byzantin, au sommet de l'acropole.
Que l'on admire ou pas Napoléon Bonaparte, il faut bien lui reconnaître un sens certain du réalisme dans sa carrière politique.
Aussi, quand il déclare ces quelques mots après une visite au Sultan Turc, on peut raisonnablement penser que la ville a de quoi impressionner.
Il faut dire qu'il y a peu de cité dans le monde qui égale sa richesse historique et son emplacement géographique.
Fondée en 667 avant JC, la ville s'appelle alors Byzance.
Cité grecque, elle se développe très rapidement pour devenir un acteur majeur de la région, faisant l'arbitre entre Athènes et Sparte.
Idéalement placée à l'entrée du Bosphore, elle contrôle et taxe le commerce entre l'Asie et l'Europe par la Mer Noire, tout en s'assurant une position quasi-imprenable, bordée par les mers. La ville prospère tant et si bien que sa richesse devient légendaire. L'expression "C'est Byzance" est toujours synonyme de luxe aujourd'hui.
Au IVè siècle, la Grèce n'est plus et c'est désormais Rome qui a pris le relais depuis quelques siècles.
Mais l'Empire Romain s'est tellement étendu que l'empereur Constantin prend la décision en 330 d'en changer la capitale pour la recentrer géographiquement. C'est Byzance qui est choisi et la ville prend alors le nom de Constantinople. Ce sera la Nouvelle Rome.
Alors que la partie ouest de l'empire romain ne survivra pas aux attaques incessantes des barbares qui finiront par marcher sur Rome, l'Empire Romain d'Orient prospérera encore pendant plus de 1000 ans, jusqu'à la conquête de la ville par les Ottomans en 1453. Le sultan Mehmet II en fera alors lui aussi la capitale de son Empire.
Ce n'est qu'en 1928 que la ville prendra la nom d'Istanbul au sein de la première république de Turquie. Elle perdra alors son statut de capitale au profit d'Ankara en 1930.
Chose suffisamment remarquable pour le signaler, Constantinople est peut-être la seule ville à avoir traversé deux ères, l'Antiquité et le Moyen Âge. La date de sa chute étant en plus généralement retenue par les historiens pour marquer le début de la Renaissance en Europe.
Constantin ordonna des travaux monumentaux dans la ville, à hauteur de son statut de capitale impériale.
En hommage à sa conversion au christianisme, il fit notamment bâtir la Basilique Sainte-Sophie, dont le nom est à prendre au sens grec de "Sagesse Divine".
Cette même basilique sera rénovée et transformée en mosquée par Mehmet II, sous le nom d'Ayasofya, notamment avec l'ajout des quatre minarets.
L'intérieur de la basilique est saisissante avec sa coexistence de représentations religieuses, chrétiennes et musulmanes.
Je faisais mon malin à l'Alhambra avec l'Islam, religion du Mot, et le Christianisme, religion de l'Image mais c'est on ne peut plus flagrant à l'intérieur de Sainte-Sophie.
A quelques mètres de la Basilique-Mosquée, se trouve un endroit étonnant, la Basilique-Citerne.
Un réservoir d'eau situé sous terre datant de l'Antiquité.
En miroir à Sainte-Sophie, de l'autre côté de la place, Mehmet II fait construire la Mosquée Bleue, un joyau d'architecture qui, il faut le dire, m'aura beaucoup plus émerveillée pendant ce séjour que Sainte-Sophie, élevée pourtant au rang de Merveille du monde.
face à face
A la différence de Sainte-Sophie, transformée en musée en 1934, la Mosquée Bleue est toujours un lieu de culte.
Poursuivant sa volonté de faire de Constantinople sa capitale, Mehmet II lance la construction de son palais, le Topkapi, sur l'emplacement même de l'ancien palais byzantin, au sommet de l'acropole.
Le palais, transformé lui aussi en musée se visite en 3-4 heures et n'est pas sans rappeler l'Alhambra, que je qualifierais toutefois de plus joli.
Le style est ici surprenant car finalement très européen, malgré quelques éléments évidemment islamiques.
Face à l'Istanbul historique, mais toujours du côté européen, séparé par la Corne d'Or, se trouve un Istanbul résolument plus moderne.
On y accède par le pont de Galata, où les pêcheurs de la ville s'en donne à cœur joie.
et qui mène à la tour d'observation du même nom,
En continuant de monter, on passe par le quartier branché de Beyoglu où se retrouvent les lieux alternatifs, les bars et la rue commerçante la plus longue qu'il m'ait été donné de voir en voyage. Le paradis des femmes, le cauchemard des hommes.
Enfin, on arrive en haut à la place Taksim, rendue célèbre ces derniers mois comme lieu de contestation de la jeunesse stamboulotte face à l'islamisation montante du gouvernement d'un pays pourtant laïque.
Car oui, aussi musulmane que la ville puisse paraître aux yeux du visiteur avec sa multitude de mosquées et de femmes voilées, c'était la volonté de Mustafa Kemal, premier président de la république, d'en faire un état laïque, avec séparation du pouvoir politique (le sultanat) et du pouvoir religieux (le califat). Il donna un style résolument européen à l'architecture de la ville, remplaça l'alphabet arabe par l'alphabet latin ou encore donna le droit de vote aux femmes.
Enfin, ce tour de la ville ne serait pas complet sans un passage par son côté asiatique.
Le trajet se fait ou bien par ferry,
où il est possible de voir les somptueuses demeures de la côté asiatique
ou bien par voiture, en passant par le pont du Bosphore, lien entre deux continents.
D'un point de vue personnel, il m'apparaissait incontournable de passer par ici.
De là-bas, il y est possible d'admirer la rive européenne,
en dégustant un thé ou en jouant au backgammon dans l'un des nombreux petits cafés bordant la promenade.
Finalement Napoléon avait bien raison.
Située entre Europe et Asie, entre Christianisme et Islam, entre Antiquité et Modernité, Istanbul est la ville de tous les carrefours.
Elle peut bien prétendre à devenir capitale du monde.
3 commentaires:
Je pensais qu'il ne restait rien de la ville après le passage de Liam Neeson dans Taken 2 mais finalement, ça a l'air pas mal!
Pas un mot sur Galatasaray et Fenerbahce. Dur. Ni sur les JO. Réponse dans quelques heures.
Sinon, y a un mec en T-shirt vert qui s'est tranquillement invité sur la photo de ta meuf dans le palais machin.
Ouai, j'avais prévu de toucher un mot de Galatasaray, dont la seule évocation mets des etoiles dans les yeux des mecs à qui je posais la question (le club est dans le quartier de la tour de Galata evidemment) mais n'y connaissant rien, j'ai préféré m'abstenir. Ces questions là sont plus de ton domaine.
Idem les JO.
L'Antiquité me passionne beaucoup plus que le sport...
En plus, les JO, finalement, ce sera à Tokyo.
Enregistrer un commentaire